https://www.rfi.fr/ Publié le 06/03/2023 - 14:06
Le président de la République centrafricaine (RCA), Faustin-Archange Touadéra, a accusé ce 5 mars 2023 à Doha les pays occidentaux d’entretenir une instabilité politique en RCA, trois jours après avoir rencontré le président français Emmanuel Macron, en marge d’un sommet à Libreville.
Faustin-Archange Touadéra s'en est pris aux pays occidentaux ce 5 mars 2023 à Doha, au Qatar. Le président de la République centrafricaine (RCA) s'exprimait à l'occasion de la 5e Conférence des Nations unies sur les pays les moins avancés, qui regroupait une cinquantaine de pays, en présence du Secrétaire général de l'ONU Antonio Guterres.
« Pillage systématique »
« La Centrafrique est soumise depuis son indépendance à un pillage systématique facilité par l'instabilité politique entretenue par certains pays occidentaux ou leurs compagnies qui financent des groupes armés terroristes dont les principaux leaders sont des mercenaires étrangers », a accusé le chef d'État de la RCA à cette occasion.
Un Faustin-Archange Touadéra qui a déploré que son pays soit « victime de visées géostratégiques liées à ses ressources naturelles ». Il dénonce les « ingérences étrangères » qui maintiennent selon lui les pays les moins avancés dans « la dépendance, l'insécurité et l'instabilité ».
Faustin-Archange Touadéra réclame la reprise de l'aide budgétaire internationale
Il a demandé par ailleurs la reprise de l'aide budgétaire internationale à son gouvernement, suspendue en raison de l'opacité des dépenses de sécurité et des liens avec les paramilitaires du groupe russe Wagner.
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Ce discours intervient alors les autorités centrafricaines semblent chercher la détente dans leurs relations avec les pays occidentaux ces derniers mois, avec notamment la rencontre le 2 mars à Libreville entre Faustin-Archange Touadéra et le président français Emmanuel Macron.
Une rencontre au lendemain de laquelle une manifestation de soutien à la Russie a été organisée à Bangui par des groupes pro-pouvoir qui y dénonçaient notamment le « plan machiavélique des Occidentaux » contre la Centrafrique, et alors que les entreprises françaises, en premier lieu le groupe Castel, sont visées par des manifestations et des attaques en ligne l'accusant de collusion avec les rebelles.
À la Une: les retrouvailles Paris-Bangui
https://www.rfi.fr/ Publié le : 04/03/2023 - 09:12
Comme un air de décrispation entre Paris et Bangui... Un contact direct a bien eu lieu, à Libreville, au Gabon, entre Emmanuel Macron et le président centrafricain Faustin-Archange Touadéra. Alors que les relations Paris-Bangui sont exécrables depuis l’installation, il y a près de cinq ans, du groupe russe Wagner en Centrafrique, c’est en marge du One Forest Summit qu’à Libreville, avant-hier, que se sont en effet rencontrés les présidents, français Emmanuel Macron, et centrafricain Faustin-Archange Touadéra, annonce Jeune Afrique. Lequel journal se demande s’il faut y voir « le signe d’un retour de la France au premier plan dans le dossier centrafricain ».
En fait de signes, Paris en attend de plus « tangibles » de Bangui « sur des questions précises », Jeune Afrique évoquant notamment « les multiples campagnes de désinformation visant les intérêts français en Centrafrique. Ces derniers mois, le groupe français Castel – qui produit la bière (locale) – a par exemple été la cible d’une propagande anti-française alimentée et soutenue par les mercenaires du groupe Wagner ».
Le très ficelle Sassou
Changement de programme inattendu pour Emmanuel Macron lors de sa rapide escale au Congo : un point de presse surprise. À Brazzaville, le président congolais, Denis Sassou-Nguesso, a ainsi « piégé Macron », énonce Le Parisien. Selon ce quotidien, « l’Élysée, très agacé, aurait préféré se passer » de ce point de presse non prévu au programme.
Car comme le confie à ce journal une source « proche du dossier », Emmanuel Macron étant un « homme neuf », il pouvait « se permettre de se montrer ferme car il ne doit rien à Sassou. Il n’a pas connu la grande époque où ce dernier, comme feu le Gabonais Omar Bongo, mettait la main à la poche au profit des partis politiques français, des gaullistes aux socialistes en passant par de plus extrêmes ». Définition-même de la Françafrique que, justement, Macron « veut enterrer », appuie ce journal.
Jean-Marc Simon, le retour
Toutefois, remarque finement Le Parisien, Macron lui-même « n’est pas exempt de contradictions. N’a-t-il pas mis à l’honneur dans sa délégation le diplomate Jean-Marc Simon, ancien ambassadeur au Gabon et en Côte d’Ivoire, "mentor africain" de Macron qu’il a connu comme stagiaire à l’ambassade au Nigeria, remarque encore Le Parisien ? Aux yeux des connaisseurs, Simon, qui joua un rôle très engagé en Côte d’Ivoire lors du conflit entre les rivaux présidentiels Gbagbo et Ouattara, est un symbole de la Françafrique », énonce Le Parisien.
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