Lu pour vous
Jeuneafrique.com Par Romain Gras et Mathieu Olivier Mis à jour le 3 mars 2023 à 11:59
Selon les informations de Jeune Afrique, le président centrafricain s’est entretenu, à sa demande, avec son homologue français en marge du One Forest Summit. Coulisses.
Invité par la France et par le Gabon à participer au One Forest Summit, que coorganisent à Libreville ses homologues Emmanuel Macron et Ali Bongo Ondimba, le président centrafricain, Faustin-Archange Touadéra (FAT), a profité de l’événement pour s’entretenir avec son pair français dans l’après-midi du 2 mars, avant le début du sommet des chefs d’État, qui s’est déroulé au Palais du bord de mer. Aux côtés d’Ali Bongo Ondimba
Leur hôte, Ali Bongo Ondimba, a également participé à ce rendez-vous. Le Gabon a en effet récemment pris la tête de la Communauté économique des États de l’Afrique centrale (CEEAC), que Paris souhaite voir en première ligne sur le dossier centrafricain. Le réchauffement des relations entre la France et le Gabon a quant à lui été scellé par la visite d’Emmanuel Macron à Libreville, la première d’un chef d’État français depuis 2010.
Aucune feuille de route précise n’a été établie. Mais, du côté de l’Élysée, on estime que la reprise des contacts entre FAT et Macron est « une !n en soi ». La rencontre du 2 mars intervient alors que les relations entre Paris et Bangui, mises à mal depuis plusieurs années par l’influence grandissante des mercenaires russes du groupe Wagner en Centrafrique, ont atteint un niveau critique en décembre 2022 avec le départ des derniers soldats français.
© LUDOVIC MARIN/AFP À LIRE Comment Wagner se !nance : enquête sur l’eldorado d’Evgueni Prigojine en Centrafrique et au Cameroun
Mais, comme l’a révélé Jeune Afrique le 24 février, le président centrafricain tente d’améliorer ses relations avec l’Élysée, une partie de son entourage estimant que l’influence de Wagner à Bangui est devenue trop envahissante.
Pour faire passer ce message, il a notamment dépêché à Paris, au début de 2023, un spécialiste du renseignement ayant rang de ministre. Le rôle clé de Paul Kagame Emmanuel Macron souhaite, pour sa part, dans le cadre de ces discussions, s’appuyer sur le Rwanda. Kigali est en effet devenu l’un des partenaires clés de la France en Afrique, le président français s’étant beaucoup rapproché, au cours de ces cinq dernières années, de Paul Kagame. Ce dernier est aussi devenu un acteur clé à Bangui, où il déploie des troupes dans le cadre de la mission onusienne, la Minusca, ainsi qu’à titre bilatéral.
L’entretien entre Touadéra et Macron est-il le signe d’un retour de la France au premier plan dans le dossier centrafricain ? La diplomatie française avance avec une extrême prudence. Paris attend en effet des « signes tangibles » attestant de l’évolution du pouvoir centrafricain sur des questions précises, et incite notamment Bangui à lutter contre les multiples campagnes de désinformation visant les intérêts français en Centrafrique. Ces derniers mois, le groupe français Castel – qui produit la bière centrafricaine Mocaf – a par exemple été la cible d’une propagande anti-française alimentée et soutenue par les mercenaires du groupe Wagner.
À la Une: les retrouvailles Paris-Bangui
https://www.rfi.fr/ Publié le : 04/03/2023 - 09:12
Comme un air de décrispation entre Paris et Bangui... Un contact direct a bien eu lieu, à Libreville, au Gabon, entre Emmanuel Macron et le président centrafricain Faustin-Archange Touadéra. Alors que les relations Paris-Bangui sont exécrables depuis l’installation, il y a près de cinq ans, du groupe russe Wagner en Centrafrique, c’est en marge du One Forest Summit qu’à Libreville, avant-hier, que se sont en effet rencontrés les présidents, français Emmanuel Macron, et centrafricain Faustin-Archange Touadéra, annonce Jeune Afrique. Lequel journal se demande s’il faut y voir « le signe d’un retour de la France au premier plan dans le dossier centrafricain ».
En fait de signes, Paris en attend de plus « tangibles » de Bangui « sur des questions précises », Jeune Afrique évoquant notamment « les multiples campagnes de désinformation visant les intérêts français en Centrafrique. Ces derniers mois, le groupe français Castel – qui produit la bière (locale) – a par exemple été la cible d’une propagande anti-française alimentée et soutenue par les mercenaires du groupe Wagner ».
Le très ficelle Sassou
Changement de programme inattendu pour Emmanuel Macron lors de sa rapide escale au Congo : un point de presse surprise. À Brazzaville, le président congolais, Denis Sassou-Nguesso, a ainsi « piégé Macron », énonce Le Parisien. Selon ce quotidien, « l’Élysée, très agacé, aurait préféré se passer » de ce point de presse non prévu au programme.
Car comme le confie à ce journal une source « proche du dossier », Emmanuel Macron étant un « homme neuf », il pouvait « se permettre de se montrer ferme car il ne doit rien à Sassou. Il n’a pas connu la grande époque où ce dernier, comme feu le Gabonais Omar Bongo, mettait la main à la poche au profit des partis politiques français, des gaullistes aux socialistes en passant par de plus extrêmes ». Définition-même de la Françafrique que, justement, Macron « veut enterrer », appuie ce journal.
Jean-Marc Simon, le retour
Toutefois, remarque finement Le Parisien, Macron lui-même « n’est pas exempt de contradictions. N’a-t-il pas mis à l’honneur dans sa délégation le diplomate Jean-Marc Simon, ancien ambassadeur au Gabon et en Côte d’Ivoire, "mentor africain" de Macron qu’il a connu comme stagiaire à l’ambassade au Nigeria, remarque encore Le Parisien ? Aux yeux des connaisseurs, Simon, qui joua un rôle très engagé en Côte d’Ivoire lors du conflit entre les rivaux présidentiels Gbagbo et Ouattara, est un symbole de la Françafrique », énonce Le Parisien.
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